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publication de la collection hippocratique.

Cette dernière version est, comme le remarque Galien, très peu probable ; car quelle foi de tels caractères auraient-ils méritée, s’ils avaient été ajoutés par un médecin inconnu, et s’ils n’avaient été attachés primitivement au livre ? Zénon avait composé un livre sur ces caractères, et il s’attira de vives contradictions. Zeuxis soutint contre lui qu’ils ne venaient pas d’Hippocrate lui-même, et il les attribua à Mnémon, soit que celui-ci eût apporté le livre avec les caractères, soit qu’il les eût ajoutés à l’exemplaire de la Bibliothèque. Mais un autre adversaire de Zénon, Apollonius Biblas, voulant montrer que ce commentateur avait changé arbitrairement les caractères pour les expliquer plus commodément, cite trois exemplaires du 3e livre des Épidémies comme d’une autorité à peu près égale, et qui tous présentaient les caractères autrement que Zénon ne les avait exposés. Ce sont : 1o  l’exemplaire trouvé dans la Bibliothèque royale ; 2o  l'exemplaire des Navires ; 3o  l’édition de Bacchius[1]. On peut affirmer qu’Apollonius Biblas nous a instruits du véritable état des choses. Il y avait dans la Bibliothèque royale un exemplaire qui y était arrivé d’une façon ou d’une autre ; un second, apporté ou non par Mnémon, était venu par les Navires, et en avait reçu la dénomination ; enfin l’édition de Bacchius prenait rang à côté de ces exemplaires. Remarquez que ces trois exemplaires portaient les caractères ; ce qui détruit complètement l’opinion de ceux qui prétendaient qu’ils avaient été ajoutés par Mnémon. Du temps de Galien, aucun de ces exemplaires ne subsistait plus ; lui-même témoigne que, dans ses recherches actives

  1. Οὔτε τὸ κατὰ τὴν βασιλικὴν βιβλιοθηκὴν εὑρεθὲν, οὔτε τὸ ἐκ τῶν πλοίων, οὔτε τὴν ὑπὸ Βακχείου γενομένην ἔκδοσιν. Gal., t. v, p. 413, Éd. Basil.