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publication de la collection hippocratique.

parce qu’il prolonge, ce semble, cette ignorance jusqu’au temps de Galien ; le défaut de publicité n’a duré que jusqu’au temps d’Hérophile et d’Érasistrate. J’ai voulu rapporter ces opinions de Mercuriali et de Prosper Martian, pour montrer que je n’ai guère fait que développer et appuyer de raisonnements et de preuves l’idée émise, pour ainsi dire en passant, par ces deux savants médecins.

J’ai satisfait à toutes les conditions du problème que j’ai énumérées en tête de ce chapitre ; et c’est parce que je me les suis posées, que j’ai pu essayer de le résoudre. Ainsi s’explique la présence de fragments tronqués, de livres sans commencement ou sans fin, de notes sans liaison. Ainsi s’explique l’introduction, dans la Collection hippocratique, de plusieurs traités qui ne sont certainement pas d’Hippocrate, et qui cependant ne sont pas dus à un faussaire. Après Hippocrate, les médecins, ses successeurs, écrivent, et augmentent le fond qui leur a été légué. Mais, d’un autre côté, les causes de destruction agissent ; des livres dont il n’existait qu’un ou deux exemplaires disparaissent sans retour ; et, quand la publication littéraire est sollicitée par la formation des bibliothèques et la multiplication des lecteurs, les derniers détenteurs réunissent tout ce qu’ils ont, bon ou mauvais, livres entiers et fragments, traités faits avec soin et notes jetées pour un usage personnel ; et ils publient cette masse sous le nom commun du grand homme dont Platon avait vanté la science et le génie.