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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

L’auteur de ce morceau expose des idées générales sur la nature de l’homme, sur les rapports qu’elle a avec les substances extérieures et avec les influences du monde entier ; et en cela il est conforme à ce qui en est dit dans le Phèdre ; mais on n’y trouve pas énoncée la nécessité d’études dont la généralité ait pour terme l’étude du corps. « Pour établir le régime, dit l’auteur hippocratique, il faut connaître l’homme, les éléments qui le composent et les influences qu’il subit. » Mais, suivant Platon, Hippocrate a dit : « Pour connaître l’homme, il faut embrasser l’universalité des choses qui l’entourent. » C’est là la méthode attribuée par Phèdre à Hippocrate, et cette méthode ne se trouve pas dans le passage du traité du Régime. Dans ce passage, l’idée est juste, elle exprime que l’étude du régime ne peut se séparer de la connaissance de l’homme et des choses extérieures. Or, suivant Platon, Hippocrate a dit que l’étude de l’homme ne peut se passer de la connaissance de l’universalité des choses ; pensée toute différente et plus profonde. La ressemblance entre le passage du traité du Régime et la citation de Platon, est donc plus dans les mots que dans le sens ; je l’abandonne complètement.

Le second passage qui me reste à confronter avec le Phèdre, se trouve dans le traité de l’Ancienne médecine. Le voici textuellement traduit : « Quelques-uns disent, sophistes et médecins, qu’il n’est pas possible de savoir la médecine sans savoir ce qu’est l’homme, et que celui qui veut pratiquer avec habileté l’art de guérir, doit posséder cette connaissance. Mais leurs discours ont la direction philosophique des livres d’Empédocle et des autres qui ont écrit sur la nature humaine, et exposé dans le principe ce qu’est l’homme, comment il a été formé d’abord, et d’où provient sa composition primordiale. Pour moi, je pense