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introduction.

se donner un vernis d’antiquité. Mais il était bien plus naturel de croire qu’un écrivain qui empruntait ainsi au philosophe pythagoricien sans le nommer, était lui-même fort ancien, et qu’Hippocrate s’autorisait d’Alcméon comme Platon s’autorisait d’Hippocrate lui-même. Au reste, en démontrant que Platon avait connu le traité de l’Ancienne médecine, j’ai expliqué la conformité qui se trouve entre ce traité et des livres antérieurs, et je lui ai rendu sa place entre Alcméon et Platon.

Je viens, par des témoignages extrinsèques, au milieu desquels domine celui de Platon, de défendre l’authenticité du livre de l’Ancienne médecine ; mais ce livre ne doit pas être considéré isolément ; il faut maintenant l’examiner du point de vue du reste de la Collection ; car, si, comme je le crois, les témoignages que j’ai réunis sont assez puissants pour décider la question d’authenticité, ce livre doit, à son tour, porter des caractères intrinsèques qui le mettent en accord avec d’autres livres que l’antiquité a regardés comme étant véritablement d’Hippocrate.

Je ne parlerai ici ni de la doctrine de la coction, ni de celle des crises, ni de celle des jours critiques, doctrines dont l’auteur du livre de l’Ancienne médecine fait la base de la science et qui sont fondamentales dans tout le système d’Hippocrate ; elles ont été professées depuis lui par ses disciples. Mais j’insisterai sur des connexions plus étroites. Ainsi il est dit dans le livre de l’Ancienne médecine : « Des gens qui ont l’habitude de faire, le matin, un repas que leur santé exige, viennent-ils à omettre ce repas, ils sont pris, dès que l’heure est passée, d’une débilité générale ; les yeux jaunissent ; l’urine devient épaisse et chaude ; la bouche amère ; tiraillements dans les entrailles, vertiges, mauvaise humeur, inhabileté au travail ; et avec tout cela,