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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

question de fièvre ardente ; mais Galien nous apprend que, dans le traité des Semaines, l’exemple de la fièvre ardente était cité ; le morceau que je rapporte de ce traité montre que Galien a fidèlement rapporté le sens de l’auteur du livre des Semaines ; et, soit dit en passant, l’aphorisme d’Hippocrate sert à bien comprendre un mot de ce livre des Semaines ; on pourrait douter du sens précis qu’il faudrait donner au mot φύσις là où il est dit que le signe le plus important est que la fièvre ardente ne soit pas contre la nature[1] ; mais la signification en est déterminée par l’aphorisme, où φύσις signifie clairement nature du corps.

D’un autre côté, Galien nous apprend encore que Dioclès, en disant le contraire de l’aphorisme en question, avait aussi rapporté l’exemple de la fièvre ardente. C’est ce qu’on retrouve en effet dans la citation d’Étienne ; et même il est évident par cette citation que, lorsque Galien a dit que l’auteur du livre des Semaines et Dioclès pensaient que la fièvre ardente se guérissait mieux dans l’hiver que dans l’été, il n’a eu présent à l’esprit que les expressions de Dioclès ; car il est question de l’hiver et de l’été, non dans le livre des Semaines, mais dans le passage du médecin de Caryste.

De là résulte la preuve que les Aphorismes ont été publiés antérieurement à Dioclès. Cela établi, tout porte à croire qu’ils ont été écrits par Hippocrate, et qu’ils ne sont pas un extrait de ses œuvres fait par un autre, comme quelques modernes l’ont pensé.

Les Aphorismes ont été divisés par Galien, et probablement long-temps avant lui, en sept sections, par Rufus en

    σιος καὶ τῆς ἡλικίης καὶ τῆς ἔξιος καὶ τῆς ὥρης ἡ νοῦσος ᾖ μᾶλλον, ἢ οἷσιν ἂν μὴ οἰκείη κατά τι τούτων.

  1. Ἐὰν μὴ παρὰ φύσιν ᾖ ὁ καῦσος.