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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

Scythie, à la Lybie et à Délos. L’auteur du traité des Airs, des Eaux et des Lieux a recueilli ses observations dans la Scythie, la Lybie, et dans la Grèce, tant asiatique qu’européenne. Or, comme le Pronostic est d’Hippocrate, le traité des Airs, des Eaux et des Lieux est sans doute de lui. De plus les concordances de ce livre avec les Aphorismes et les 1er et 3e livres des Épidémies sont si nombreuses, que évidemment tous ces ouvrages appartiennent au même auteur. On trouve dans Aristote un véritable résumé de ce traité : « Les peuples qui habitent les climats froids, les peuples d’Europe sont en général pleins de courage ; mais ils sont certainement inférieurs en intelligence et en industrie ; et, s’ils conservent leur indépendance, ils sont politiquement indisciplinables, et n’ont jamais pu conquérir leurs voisins.

En Asie, au contraire, les peuples ont plus d’intelligence, d’aptitude pour les arts, mais ils manquent de cœur, et ils restent sous le joug d’un esclavage perpétuel. La race grecque, qui, topographiquement, est intermédiaire, réunit toutes les qualités des deux autres. Elle possède à la fois l’intelligence et le courage[1]. » On est disposé à croire qu’Aristote avait sous les yeux le traité des Airs, des Eaux et des Lieux, quand il écrivit ce passage.

Des Articulations[2]. Voyons quels sont les témoignages sur ce livre. Galien n’élève aucun doute sur son authenticité ; Érotien l’a inscrit dans sa liste ; Bacchius et Philinus, élèves d’Hérophile, en avaient expliqué des expressions dans leurs commentaires. Ainsi, dès l’origine, il figure dans la Collection hippocratique. Mais, plusieurs critiques

  1. Pol., t. ii, p. 41, trad. de M. Barthélemy-Saint-Hilaire. Paris, 1837.
  2. Περὶ ἄρθρων.