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introduction.

nent-ils pas à la même pensée et à la même main ? n’y a-t-il pas, comme je l’ai remarqué au sujet du traité de l’Ancienne médecine, des conformités frappantes entre ce livre et celui du Régime dans les maladies aiguës ? Tout cela ne forme-t-il pas un corps de doctrine, un ensemble où les choses se tiennent, et qui, s’appuyant, par le livre de l’Ancienne médecine, sur Platon, acquiert, de la sorte, la plus incontestable authenticité ?

Quant à la partie que Galien juge apocryphe, il faut aussi la considérer, sinon comme telle, du moins comme des notes non rédigées. Dans tous les cas, ces deux portions, unies ensemble depuis une si haute antiquité, ne peuvent pas être séparées, et je les publierai comme on les trouve dans toutes les éditions.

Des Airs, des Eaux et des Lieux[1]. Ayant montré par tant de témoignages concordants que les Aphorismes, le Pronostic, et le 2e et le 3e livre des Épidémies, sont des livres vraiment hippocratiques, j’ai établi un point de départ fixe, un terme de comparaison qui nous donnera plus de certitude là où les renseignements seront plus vagues. Le traité des Airs, des Eaux et des Lieux est dans ce cas ; toute l’antiquité le reconnaît pour authentique ; Galien et Érotien l’affirment ; et, comme Épiclès, abréviateur de Bacchius, en explique un mot, ce livre a été connu aussi des plus anciens critiques d’Alexandrie. Mais à ce terme les témoignages nous abandonnent ; je crois cependant que l’examen intrinsèque prouve que ce livre appartient réellement à Hippocrate. L’auteur du Pronostic dit que les remarques qu’il fait sont applicables à la

  1. Περὶ ἀέρων, ὑδάτων καὶ τόπων. — Autres titres de ce livre : Περὶ τόπων καὶ ὡρῶν, Érotien ; Περὶ τόπων, Athénée, p. 46, Éd. Casaub. Περὶ ὑδάτων καὶ τόπων, Palladius, Comm. in Libr. de Fract. ap. Focs., p. 147, Sect. VI.