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introduction.

comme prépondérants les témoignages plus anciens que la fondation des écoles alexandrines, je n’ai pu m’empêcher d’attribuer à Hippocrate le traité des Articulations.

Des Fractures[1]. Quoique je regarde le traité des Articulations comme la suite de celui des Fractures, j’ai d’abord parlé de celui-là, parce que Galien nous a conservé des témoignages qui manquent sur celui-ci. Maintenant, pour montrer l’authenticité du traité des Fractures, il suffira de faire voir qu’il forme un tout avec celui des Articulations. Galien s’est chargé de ce soin, aussi je me contenterai de le traduire[2] : « J’ai dit dans le commentaire sur le traité des Articulations qu’il est une suite de celui des Fractures ; ici, je vais rappeler brièvement les raisons qui le prouvent. D’abord cela est évident par le début de l’un et l’autre traité ; celui des Fractures commence par ces mots : Il faut que le médecin fasse l’extension le plus directement qu’il est possible dans les luxations et les fractures ; l’auteur annonce clairement par là qu’il traitera des fractures et des luxations. Celui des Articulations débute par la particule δέ, particule qui indique toujours une suite et jamais le commencement d’un traité. Cependant, quelques-uns poussent l’habileté et l’érudition jusqu’à citer les Œconomiques de Xénophon, croyant prouver par là que les anciens avaient la coutume de se servir de la particule δέ au début d’un livre, et ils rapportent la première phrase de l’ouvrage de Xénophon, qui est ainsi conçue : ἤκουσα δέ ποτε αὐτοῦ καὶ περὶ οἰκονομίας τοιάδε μοι διαλεγομένου (Je l’ai entendu me donner les instructions suivantes sur l’économie). Ils ne savent pas que ce livre des Œconomiques est le dernier des

  1. Περὶ ἀγμῶν.
  2. Tome v, p. 578, Éd. Basil.