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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

que l’on ne sait rien sur l’origine de cette opération, et que rien n’empêche de croire qu’elle ait été en usage dès le temps des hippocratiques et avant eux. Il est probable que le mot de lithotomie, expression si vicieuse pour désigner la taille, mais si juste de la manière que Celse l’emploie, provient, dans l’usage médical, de quelque confusion née du passage même de l’auteur latin. Remarquons, en confirmation de tout ce qui vient d’être dit, qu’il est question, dans un livre qui fait partie de la Collection hippocratique, des moyens de reconnaître, à l’aide du cathéter, la présence du calcul dans la vessie. Enfin (ce qui peut ajouter quelque poids en faveur de l’authenticité de cet écrit), Platon nous apprend, comme il est dit dans le Serment, que les médecins instruisaient leurs enfants dans la médecine[1].

La Loi[2]. Ce petit morceau, qui est rédigé avec beaucoup de soin, est mis par Érotien dans la liste des écrits qui appartiennent à Hippocrate. La plupart des critiques modernes, au contraire, le regardent comme apocryphe ; sur quels motifs ? c’est ce qu’il ne serait pas très facile de dire. Cependant la Loi tient de très près au Serment, et, si l’on accepte l’un comme véritable, l’autre ne peut guère passer pour illégitime. Comme le Serment, elle admet, dans l’étude de la médecine, des initiés et des profanes, et elle parle aussi des mystères de la science. À quel temps reporter la composition de cet écrit, si ce n’est au temps des Asclépiades, corporation de prêtres qui initiaient véritablement les adeptes en leur distribuant l’enseignement ? De plus, la Loi représente ces médecins ambulants ou périodeutes qui allaient de

  1. Καθάπερ οἱ ἐλεύθεροι (ἰατροὶ), αὐτοί τε μεμαθήκασιν οὕτω, τούς τε αὐτῶν διδάσκουσι παῖδας. De Leg., IV, t. VI, p. 134.
  2. Νόμος.