Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/383

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
365
de chacun des livres hippocratiques en particulier.

quelques additions accrues encore par d’autres médecins[1]. Tel était l’avis qui prévalait dans l’antiquité sur l’origine du 2e livre des Épidémies, et les modernes ne peuvent que le recevoir avec tous les doutes dont cet avis était dès lors environné.

Le 6e livre des Épidémies, qui est très semblable au 2e doit être, pour les mêmes raisons, mis à côté de ce dernier, et retranché du catalogue des écrits authentiques d’Hippocrate. Haller[2] a cru trouver la preuve que le 6e livre des Épidémies était de beaucoup postérieur à Hippocrate, dans un passage où il était question d’un philosophe cynique[3]. Mais rien n’est plus incertain que la valeur d’une telle conclusion, car les imprimés et les manuscrits écrivent très diversement le mot dont il s’agit, et on lit tantôt Cyniscus, tantôt Cyriscus, de telle sorte qu’il n’y a rien à conclure d’un mot ainsi isolé.

Quant au 4e, Galien ne le croit ni d’Hippocrate, ni même de Thessalus, et il affirme que la composition de ce livre a une date plus récente que ces deux médecins. Cependant, dans un autre passage, il le range dans la même catégorie que le 2e et le 6e livres. Érotien rapporte une explication d’Héraclide de Tarente relative à ce livre[4], ce qui prouve (chose, du reste, prouvée surabondamment) son ancienneté dans la Collection hippocratique. Le style y est à peu près le même que dans le 2e et le 6e et on y trouve une foule de passages tirés des autres livres d’Hippocrate.

Le 5e livre des Épidémies, quoiqu’il contienne des observations plus détaillées et d’un mérite incontestable, est cependant

  1. Tome iii, p. 187, Éd. Basil.
  2. Bibl. med. pr. t. i, p. 77.
  3. Πρὸς ὃν ὁ Κυνικός εἰσήγαγέ με. P. 350, Éd. Frob.
  4. Page 328, Éd. Franz.