Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/407

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
389
de chacun des livres hippocratiques en particulier.

viens de citer, et on le trouve aussi dans la suite du traité des Semaines que le manuscrit 7027 contient. Elles s’appelaient été et saison des fruits, θέρος, ὀπώρα. Or, l’automne se dit en grec φθινόπωρον. Cette coïncidence a embarrassé le traducteur, qui a mis grossièrement autumnus, post autumnus. Il faut donc lire tout ce passage de la manière suivante : « L’année est divisée en sept parties, qui sont : l’ensemencement, l’hiver, la plantation, le printemps, l’été, la saison des fruits et l’automne. » Ce qui est, en tout point, concordant avec le passage, cité plus haut, de Galien.

Hippocrate ayant dit, dans un aphorisme, que les maladies sont moins dangereuses lorsque la nature en est conforme à la saison, Galien observe dans son Commentaire, t. v, p. 247, Éd. Bas., que : « le contraire est soutenu par Dioclès et par l’auteur du traité des Semaines, qui prétendent que les maladies sont aggravées par les circonstances conformes à leur nature, et diminuées par les circonstances contraires. » Ceci est un peu obscur ; je vais l’éclaircir. La fièvre ardente ou causus, par exemple, était, d’après la doctrine hippocratique, une maladie moins dangereuse en été, où la saison était conforme aux symptômes mêmes qui la caractérisent, qu’en hiver. Dioclès de Caryste et l’auteur du traité des Semaines professaient une doctrine opposée : suivant eux, la fièvre ardente était plus facile à guérir en hiver qu’en été, parce que, dans cette dernière saison, elle empruntait des forces aux circonstances atmosphériques. Cette dernière opinion est textuellement dans le manuscrit 7027. On y lit : « Nihil molestum si non tempus ipsum ipsis ægritudinibus colluctetur. Plerumque enim non obtinet natura hominis mundi virtutem. » C’est-à-dire : « Rien ne sera fâcheux si la saison elle-même n’est pas l’auxiliaire des maladies. Car, en général, la consti-