CHAPITRE II
VIE D’HIPPOCRATE.
Un nuage est jeté sur la vie d’Hippocrate, et il ne faut pas nous en étonner. Plus de vingt-deux siècles nous séparent de lui. Il appartient, il est vrai, au début de cette période où la Grèce, commençant à se couvrir d’une moisson de plus en plus abondante de livres dans tous les genres, sentit s’accroître le désir, avec les moyens, de conserver ses productions littéraires ; aussi de ce temps nous est-il resté bien plus de monuments et de témoignages que des temps antérieurs. Mais néanmoins l’on sait quelle destruction les révolutions, les incendies, la barbarie ont faite de ces fragiles manuscrits que l’on reproduisait avec tant de peine, de lenteur et de dépenses. La littérature contemporaine d’Hippocrate a éprouvé des pertes immenses ; quelques écrits privilégiés ont surnagé, et c’est à eux seuls que l’on peut demander des renseignements bien rares, mais du moins positifs, sur