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introduction.

été, dans l’usage du dialecte, plus rigoureux que le médecin de Cos ; son archaïsme a dépassé les limites ; il a fait comme un homme qui, écrivant de nos jours dans le style du 16e siècle, y mêlerait des formes usitées seulement dans l’époque précédente. Arétée, qui a écrit en ionien dans un temps où les grammairiens seuls s’en occupaient, a commis de perpétuelles fautes de ce genre.

3° La courte Lettre d’Hippocrate à son fils Thessalus, ne porte en soi rien qui en démontre la fausseté ; mais, à côté de tant de pièces apocryphes, il est permis, sans encourir le reproche de sévérité, de ranger également cette lettre dans la même catégorie.

Ajoutons qu’Érotien, qui ne pèche pas par un excès de rigueur dans la formation de sa liste des ouvrages qu’il regarde comme véritablement d’Hippocrate, ne dit pas un mot des Lettres.

4° La Supplication adressée aux Thessaliens[1] et le Discours d’ambassade[2] forment la dernière série de ces pièces ; elles sont relatives à une seule et même affaire, la guerre des Athéniens contre l’île de Cos. Dans la première, Hippocrate implore le secours des Thessaliens en faveur de sa patrie ; dans la seconde, Thessalus son fils prie les Athéniens de ne pas persévérer dans leurs desseins hostiles. Il faut remarquer qu’une histoire analogue est attribuée, dans Suidas, à Dexippe ou Dioxippe de Cos, disciple d’Hippocrate. Ce médecin, appelé par Hecatomnus roi de Carie, pour guérir ses enfants, Mausole et Pixodare, qui étaient dans un état désespéré, ne se rendit aux prières de ce prince qu’à la condition qu’il cesserait la guerre contre les habitants de Cos. Nous avons déjà vu que les biogra-

  1. Ἐπιβώμιος.
  2. Πρεσβευτικός.