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de la doctrine médicale d’hippocrate.

ses écrits, et cette idée est pour lui un point tellement fondamental que, dans le Pronostic, il se justifie de n’avoir pas nommé un plus grand nombre de maladies particulières et assure qu’il suffit à son plan d’en avoir rassemblé les signes communs. Quelqu’opinion qu’on ait de la méthode de M. Louis, il est certain qu’elle répond au besoin que la médecine moderne éprouve de plus en plus de s’enfoncer dans le détail de l’observation. On peut donc prendre sa manière d’exposer l’histoire d’une maladie comme représentant l’esprit qui dirige aujourd’hui l’étude médicale, de même que les histoires particulières qu’on lit dans les Épidémies portent le sceau de la doctrine d’Hippocrate. Ce rapprochement seul suffit pour caractériser l’une et l’autre époque. Autant ce que les maladies ont de spécial et de distinctif est cherché et expliqué par le médecin moderne ; de manière qu’on puisse diagnostiquer avec précision l’affection particulière, autant ce qu’elles ont de commun occupe le médecin ancien, de manière que l’affection particulière fasse place à l’étude de l’état général.

De la thérapeutique d’Hippocrate, nous ne possédons que le livre sur le Régime dans les maladies aiguës. Là encore c’est l’idée de coction, de crise, c’est la considération de l’état général, ou, en d’autres termes, la prognose qui enseigne quand et comment on doit se servir, soit du régime alimentaire, soit des exercices, soit des remèdes pour traiter les maladies. Elle contient la thérapeutique générale, c’est-à-dire la formule de toutes les indications qui font que le praticien n’emploie ni au hasard, ni sans but déterminé les moyens qu’il a à sa disposition. Une thérapeutique ainsi fondée cherche donc à se rendre compte du motif qui la fait agir, du résultat qu’elle veut atteindre, du moment qu’il importe de choisir, de la crise qu’il faut ou seconder ou