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introduction.

dans l’opinion du public, le blesse ; il a les yeux constamment fixés sur ce point, et il le signale avec force à ses confrères. Quand les médecins de cette époque reculée se contredisaient dans leurs prescriptions et leurs conseils, Hippocrate leur dit qu’ils décrient la profession, au point de faire croire qu’il n’y a pas de médecine, et que de la sorte ils ressemblent aux devins dont chacun interprète en sens contraire le vol, à droite ou à gauche, des oiseaux[1] ; et, en cherchant à établir sur de solides fondements la doctrine du régime dans les maladies aiguës, il a pour but de prévenir, sur un point essentiel, des divergences contraires à l’honneur de l’art médical. Une des raisons pour lesquelles il recommande aux médecins de se familiariser avec l’étude des signes prognostiques, c’est que par là ils s’acquerront davantage la confiance du malade, et le décideront à se remettre entre leurs mains[2]. Aussi Galien en fait la remarque : « Hippocrate s’occupe non-seulement des malades, mais encore du médecin, afin qu’il soit toujours irrépréhensible dans la pratique de son art, et qu’il obtienne considération et respect[3]. » Les recommandations de ce

  1. Καὶ τοι διαβολήν γε ἔχει ὅλη ἡ τέχνη πρὸς τοῶν δημοτέων μεγάλην, ὡς μηδὲ δοκέειν ὅλως ἰητρικὴν… Καὶ σκεδὸν ἂν κατά γε τὸ τοιόνδε τὴν τέχνην φαῖεν ὡμοιῶσθαι μαντικῇ· ὅτι οἱ μάντιες τὸν αὐτὸν ὄρνιθα, εἰ μὲν ἀριστερὸς εἴη, ἀγαθὸν νομίζουσιν εἶναι· εἰ δὲ δεξὶος, κακόν· … ἀλλ’ἔνιοι τῶν μάντεων τἀναντία τουτέων. De Diæt. in acut., p. 368, 369, Éd. Basil.
  2. Πιστεύοιτ’ἂν μᾶλλον γινώσκειν τὰ τῶν νοσεόντων πρήγματα, ὥστε τολμᾷν ἐπιτρέπειν τοὺς ἀνθρώπους σφέας ἑωυτοὺς τῷ ἰητρῷ. Progn., p. 401, Éd. Basil.
  3. Οὐ μόνον τῶν καμνόντων ἀεὶ φαίνεται κηδόμενος ὁ Ἱπποκράτης, ἀλλὰ καὶ τῶν ἰατρῶν, ὡς ἀνέγκλητοι μὲν ἀαὶ παρὰ τοῖς κάμνουσιν ὦσιν, εὐδοκιμῶσι δὲ τὰ πλεῖστα. Gal., t. v, p. 651, Éd. Basil.