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dialecte

d’une grande utilité pour toutes les questions relatives à cet objet.

En l’absence d’un document aussi précieux, il ne nous reste que l’opinion de Galien, qui est que cet ionisme se rapproche, en certains points, du dialecte attique. Il ne faut pas, suivant Galien lui-même, chercher dans Hippocrate le pur ionisme d’Hérodote. Cette conclusion ressortira également de l’étude du texte des livres hippocratiques.

Venons aux temps modernes. Les éditeurs, Alde, Cornarius, Mercuriali, Foes, Chartier, Mack, Van der Linden, Kühn se sont contentés de reproduire le texte des manuscrits avec toutes les irrégularités ; de sorte que leurs éditions laissent intactes toutes les questions de dialectologie. Presque à chaque ligne on rencontre des exemples de ces variations ; je n’en citerai qu’un ou deux, et seulement pour montrer qu’en ceci les éditions n’ont pas d’autre valeur que les manuscrits. On trouve dans le livre de l’Ancienne médecine : Alde, χρώνται, p. 2, verso, l. 17, et χρέονται même page, l. 43 ; même irrégularité dans l’édition de Bale, p. 4, l. 44 et p. 5, l. 23 ; dans celle de Mercuriali, IVe classe, p. 18, l. 11, et p. 19, l. 33 ; dans celle de Foes, Ire section, p. 9, l. 8, et p. 10, l. 7 ; dans celle de Van der Linden, p. 15, l. 8, et p. 17, l. 6 ; dans celle de Mack, tom. i, p. 17, l. 3, et p. 18, l. 23 ; dans celle de Kühn, t. i, p. 23, l. 7, et p. 25, l. 18. Tandis que le datif pluriel de l’article est le plus souvent τοῖσι, on rencontrera, dans presque toutes les éditions, à la même place τοῖς. Ainsi on lit encore, dans le traité de l’Ancienne médecine, τοῖς ἀκούουσι : dans Alde, p. 2, verso, l. 25 ; dans Froben, p. 5, l. 4 ; dans Mercuriali, IVe classe, p. 18, l. 27 ; dans Foes, Ire section, p. 9, l. 21 ; dans Van der Linden, p. 15, l. 32 ; dans Mack, t. i, p. 17, l. 22 ; et dans Kühn, t. I, p. 24, l. 2. Je n’ai réuni ces particularités que pour montrer que toutes les éditions se sont copiées l’une l’autre jusque dans les plus petits détails au sujet des ionismes. Et, à leur tour, elles représentent très exactement l’état des manuscrits. Ainsi le premier χρώνται est dans tous les manuscrits de la Bibliothèque Royale, les seuls que j’ai pu consulter, excepté dans 2253, qui a χρέωονται ; le second χρέονται est dans tous les manuscrits ; τοῖς ἀκούουσι est également dans tous les manuscrits que j’ai eus sous la main.