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appendice à l’introduction.

Voici ce que pense Heringa de l’orthographe suivie par les éditeurs d’Hippocrate : « L’orthographe qu’ils ont adoptée est partout inconstante. Ainsi, dans le traité des Airs, des Eaux et des Lieux, pag. 386, l. 39 (Éd. de Foes), on lit συστρέφεται, et à peu de distance ξυστρέφεται ; l. 27, ξυμπήξει ; p. 294, l. 12, συγκαίει, mais l. 18, ξυμπήξει ; p. 287, l. 42, ξυνίσταται, mais l. 46, συνίσταται. Et cependant il n’est pas douteux qu’Hippocrate n’ait suivi partout la même écriture. Aussi je suis d’avis que, dans les éditions suivantes, s’il y en a, on rétablisse sa véritable orthographe, en écrivant tous ces mots par ξ ; c’est ainsi qu’ont fait tous les anciens, Hérodote, Thucydide, Sophocle, etc. Cette faute a été mille fois commise dans Hippocrate, et dans les autres mots l’orthographe n’est pas meilleure. Quelquefois vous trouvez σμικρός, d’autres fois μικρός, comme p. 282, l. 42, ἕως μικρὰ ᾖ ; mais il est clair que le σ a été absorbé, et qu’il faut rétablir ici σμικρά aussi bien qu’ailleurs. De même, dans le même traité, on donne bien πόλιες et πόλιας ; mais p. 281, l. 59, on imprime à tort πόλεων, et, dans la même page, l. 54, πόλει, tandis que, sans aucun doute, Hippocrate avait écrit πολίων et πόλι.

« C’est encore s’écarter de l’ionisme que d’imprimer, p. 643, l. 51, ἀφηλικέστεραι, et, p. 1235. F., ἀφηλικεστέρῃ, car les Ioniens n’aiment pas ces aspirations dans l’intérieur des mots, et il faut écrire ἀπηλικέστεραι, comme c’est l’usage d’Hérodote. De même, p. 288, l. 11, et ailleurs, il faut lire ἀπικνέονται, au lieu de ἀφικνέονται (Observ. critic. liber singularis, p. 46, Leovardiæ, 1761). »

Heringa pense qu’il serait possible, à l’aide des manuscrits, de corriger, en beaucoup d’endroits, ces fautes contre l’ionisme, et il rapporte quelques corrections semblables d’un manuscrit d’Hippocrate connu sous le nom de Codex Mediceus.

On voit que l’opinion de Heringa est que les éditeurs futurs des œuvres d’Hippocrate doivent ramener systématiquement l’ionisme de cet écrivain à l’ionisme d’Hérodote ; et il indique particulièrement le rétablissement des ténues au lieu des aspirées dans l’intérieur des mots, et le datif singulier des noms féminins tels que πόλις, où