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introduction.

Hippocrate de Chios, mathématicien célèbre qui, le premier, parvint à carrer une portion de cercle (ménisque ou lunule).

Le témoignage contemporain de Platon, sinon d’Aristophane, suffit pour nous donner la certitude de l’existence d’Hippocrate, pour fixer son époque, et pour nous faire juger de sa réputation ; mais il se tait sur tout le reste. Interrogeons ses biographes. Outre des fragments disséminés dans différents auteurs, nous avons trois biographies d’Hippocrate : l’une qui porte le nom de Soranus, et qui sans doute est un extrait de celle de Soranus d’Éphèse ; l’autre se trouve dans Suidas ; et la troisième dans Tzetzès[1]. Ces écrivains, qui par eux-mêmes n’ont aucune autorité, ont puisé leurs renseignements dans des écrivains antérieurs. Ce sont Ératosthène, Phérécyde, Apollodore, Arius de Tarse, Soranus de Cos, Histomaque et Andréas. Il importe d’examiner quelle foi ils méritent.

Ératosthène, Phérécyde, Apollodore et Arius de Tarse avaient écrit sur la généalogie des asclépiades. Ce Phérécyde est tout à fait inconnu ; on n’en trouve pas mention ailleurs que dans la biographie d’Hippocrate ; Arius de Tarse l’est également, à moins que ce ne soit celui dont Galien parle en divers endroits[2] ; mais, dans ce cas, il serait très postérieur aux faits qu’il raconta. Apollodore a vécu vers le milieu du deuxième siècle avant J.-C. C’est donc encore une autorité tout à fait incompétente. Ératosthène mérite beaucoup plus d’attention ; c’était un savant astronome qui fleurit à Alexandrie vers l’an 260 avant J.-C., environ deux cents ans après Hippocrate. Ses recherches, qui ont embrassé la chronologie, ne paraissent pas avoir eu d’autre objet, touchant le médecin

  1. Chil. VII, hist. 155.
  2. De composit. med. sec. gen. liv. 5, 8, 10.