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vie d’hippocrate

être sûrs d’avance) rester, dans ce vieux recueil, des écrits qui sont l’œuvre véritable du médecin de Cos. Nous en verrons plus loin la démonstration manifeste. Le savant Triller, qui s’était occupé avec zèle de l’étude d’Hippocrate, et qui avait réservé pour sa vieillesse le soin d’en donner une édition complète, a signalé dans Aristophane un passage qu’il a rapporté au médecin de Cos. On lit dans cet auteur[1] : « Mnésiloque : Jure-moi de me sauver par tous les moyens, s’il m’arrive quelque mal.— Euripide : Je le jure par l’éther, habitation de Jupiter. — Mn. Quel meilleur serment que celui de la confrérie d’Hippocrate ? — Eu. Eh bien ! j’en jure par tous les dieux. » Il est difficile de ne pas croire qu’il s’agit ici d’Hippocrate de Cos. En effet, Aristophane invoque la confrérie d’Hippocrate, et, pour cette invocation, il emploie une formule qui reproduit les premiers mots du Serment de la collection hippocratique. Hippocrate était connu à Athènes, nous le savons par les citations de Platon. On peut donc admettre, avec une grande probabilité, qu’Aristophane l’a cité comme Platon le comique avait cité le plus illustre des médecins cnidiens, Euryphon.

Le nom d’Hippocrate a été très commun en Grèce. Il ne faut confondre avec le médecin de Cos, ni l’Hippocrate dont les enfants servirent de but aux railleries d’Aristophane, dans les Nuées, et d’Eupolis dans les Tribus ; ni l’Hippocrate contre lequel l’orateur Antiphon prononça un discours[2] ; ni

  1. Θεσμοφοριάζουσαι, v. 270 :
    Μν. —————Συσσώσειν ἐμὲ
    Πάσαις τέχναις, ἢν μοι τὶ περιπίπτή κακόν.
    Εὐ. — Ὄμνυμι τοίνυν αἰθέρ’, οἴκησιν Διός.
    Μν. — Τί μᾶλλον, ἢ τὴν Ἱπποκράτους στυνοικίαν ;
    Εὐ. — Ὄμνυμι τοίνυν πάντας ἄρδην τοὺς θεούς.

  2. Photius, Bibl. [{{{1}}}]1455.