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appendice à l’introduction.

de cette espèce, θεραπηῒη, dont j’ai à peine trouvé dix exemples, ἀχρήϊον, de Artic., p. 819 (Ib., 1975). »

À ce résumé des principaux travaux qui ont eu pour objet la restauration de l’ionisme de la Collection hippocratique, je joins l’opinion d’un homme fort versé dans toute la science de la grammaire grecque, sur les efforts des auteurs qui, comme Arétée, Arrien, ont essayé d’écrire en ionien long-temps après que l’ionien était un dialecte mort ; ce jugement n’est pas étranger aux modernes qui ont voulu appliquer à la Collection hippocratique un ionien que j’appellerai systématique.

« Un mauvais désir d’imitation a produit τρῶϋμα dans Lucien, De Dea Syr. c. 20, et il ne faut pas le changer avec Reitz en τρῶμα. On ne peut dire jusqu’à quel point ont perdu leur peine ces écrivains postérieurs qui ont essayé de ressusciter l’ionisme, je parle de Lucien, d’Arrien, de l’auteur de la vie d’Homère, d’Arétée, etc. Ces auteurs ont mêlé, sans aucun choix, les formes des poètes épiques, d’Hérodote, d’Hippocrate, duquel le dialecte diffère, beaucoup et dans des choses importantes, de celui d’Hérodote, et les opinions des grammairiens, de sorte que leur style n’a aucune couleur originale. Lucien a dit τρῶϋμα, séduit par l’analogie du mot θῶϋμα ; se souvenant d’avoir lu dans Hérodote μνέας, il n’a pas craint d’écrire le pluriel μνέες ; ἕσεται, ἔσσεται, λίσσετο, φθέγξατο, ἔμμεναι, ἀπρήκτοιο, δοιά, ἠέλιος, πάντεσι, ἐθέλῃσι sont des formes épiques ; ἰῆτο, ὁρῇ, ἐσορέῃς sont des imitations d’Hippocrate ; κέραα, ἀτρεκέει, φαείνεται, ἐπερέεται, ταί, ἐπὶ τῆς n’ont qu’une fausse apparence d’ionisme. Lucien a mis beaucoup de formes vulgaires, φθορᾷ, τοιᾷδε ; et κέαται, et κέατο que l’on lit plusieurs fois au singulier, sont des inventions des grammairiens, qui, avec une grande sagacité, ont, d’un commun accord, déclaré que les terminaisons passives αται et ατο sont du singulier, et qui, les rencontrant toujours du pluriel dans Homère, ont appelé à leur secours une forme pindarique (Struve, Quæstionum de dialecto Herodoti specimen III, p. 2). »

Je viens de mettre sous les yeux du lecteur la série des opinions que l’on s’est faites de l’ionien des écrits hippocratiques. Les éditeurs des œuvres complètes se sont conformés aux manuscrits, et