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appendice à l’introduction.

ionien se trouvait à peu près exactement le même dans des livres qui provenaient d’auteurs différents. Il me semblait qu’il aurait dû s’y glisser des disparates, des imitations de l’ionien d’Hérodote, par exemple, et que les médecins qui, venus après Hippocrate, ont quelques-unes de leurs œuvres comprises dans la Collection hippocratique, n’avaient pas dû se dévouer à copier minutieusement les formes de l’ionisme particulier dans lequel Hippocrate avait composé ses livres. Mais, si Hippocrate a écrit lui-même dans une variété, vivante et parlée, du dialecte ionien, il est tout naturel que ses successeurs, durant un laps de temps qui ne va pas au delà d’Aristote, aient écrit identiquement dans la même variété, puisque c’était un langage parlé ; par conséquent il n’y avait rien à imiter ni à copier pour s’y conformer, ou plutôt la similitude a dû être d’autant plus complète que, comme l’on sait, rien n’est moins arbitraire que le langage d’un peuple.

Ainsi l’étude de la dialectologie de la Collection hippocratique m’a servi à lever une difficulté que faisait naître la composition de cette Collection ; et, de la sorte, indépendamment de l’intérêt que l’éditeur et le lecteur ont, l’un à donner, l’autre à lire un texte rendu à sa pureté native, cette étude a apporté son contingent d’utilité.

§ II.
Du texte et des éditions de la Collection hippocratique dans l’antiquité.

Les éditions imprimées ont été faites sur les manuscrits qui sont déposés dans les diverses bibliothèques ; ces manuscrits, à leur tour, ont été copiés sur d’autres manuscrits plus anciens qui ont été détruits, et ainsi de suite, jusqu’aux copies primitives de la Collection hippocratique. Mais les manuscrits de la Collection hippocratique qui sont parvenus entre les mains des modernes, ne remontent pas à une très haute antiquité. Les plus anciens de la Bibliothèque Royale de Paris (et encore peu seulement appartiennent à une époque aussi reculée) sont du dixième siècle après J.-C. Ainsi il se trouve un grand intervalle de temps pendant lequel, il est vrai, la Collection hippocratique a été transcrite