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texte et éditions antiques.

sible de noter quelques circonstances de plus sur l’état du texte de la Collection hippocratique dans l’antiquité.

On a vu par ce qui précède que le texte adopté par Galien pour son commentaire est généralement conforme à celui que nos éditions imprimées représentent ; cependant cette conformité n’est pas absolue, et j’ai relevé quelques différences qui prouvent que l’édition suivie par Galien, quoique se rapprochant beaucoup de celle de nos livres imprimés, n’est pas identiquement la même. Galien, dans son commentaire sur les Aphorismes, lit l’aphorisme 42 de la 4e section de la manière suivante[1] : Πυρετοὶ ὁκόσοι μὴ διαλείποντες κτλ. ; et, alléguant ailleurs[2] cet aphorisme, il le cite dans les mêmes termes. Or, dans nos livres imprimés, on lit οἱ πυρετοὶ, avec l’article de plus ; le reste est semblable. L’aphorisme 35 de la 4e section est, dans le texte de Galien : ἱδρῶτες πυρεταίνοντι[3]. Dans nos éditions imprimées on lit πυρεταίνουσιν au lieu de πυρεταίνοντι. Ces deux variétés de lecture se trouvent aussi dans certains manuscrits : οἱ manque dans les manuscrits 2255 et 2219 de la Bibliothèque Royale de Paris ; et πυρεταίνοντι est dans les manuscrits 1297, 2219 et 2256. Dans son commentaire sur le 1er livre des Épidémies, il lit un passage relatif aux urines ainsi qu’il suit : Οὐδὲ καθιστάμενα, οὐδὲ ὑφιστάμενα, ἢ σμικρὰ, καὶ ὠμὰ καὶ κακὰ, τὰ δὲ ὑφιστάμενα καὶ κάκιστα ταῦτα πάντα[4]. On lit de même dans le manuscrit 2235, excepté la fin qui est : Καὶ τὰ ὑφιστάμενα· κάκιστα ταῦτα πάντων. Mais nos livres imprimés ont : Οὐδὲν καθιστάμενα, οὐδ' ὑφιστάμενα, οὐδὲ πεπαινόμενα, ἢ σμικρὰ, καὶ κακὰ, καὶ ὠμὰ τὰ ὑφιστάμενα· κάκιστα δὲ ταῦτα πάντα. On voit, entre ces deux textes, quelques différences dignes d’être notées.

Je n’irai pas plus loin dans cette comparaison du texte suivi par Galien et du texte suivi par nos éditions imprimées ; elle suffit pour montrer que ces deux textes, quoique très voisins, offrent ce-

  1. Tome v, p. 276, Éd. Basil.
  2. Tome V, p. 380, Éd. Basil.
  3. Tome V, p. 274, Éd. Basil.
  4. Dans l’édition de Bale, que j’ai sous les yeux, ταῦτα πάντα ont été placés dans le commentaire de Galien ; mais évidemment ces mots appartiennent au texte même d’Hippocrate.