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de l’ancienne médecine.

est plus diversifiée, exige plus d’industrie, mais que la première a été le point de départ ?

8. L’alimentation des malades comparée à celle des gens bien portants ne paraît pas plus nuisible que l’alimentation des gens bien portants comparée à celle des bêtes sauvages et des autres animaux. Prenons en effet un homme atteint d’une affection qui n’est ni des plus graves et des plus insupportables, ni, non plus, des plus bénignes, mais telle qu’il se ressente d’un écart de régime, s’il vient à manger du pain, de la viande, ou tout autre chose profitable en santé ; je ne dis pas en grande quantité, mais même beaucoup moins qu’il ne pourrait le faire bien portant ; prenons, d’autre part, un homme en santé, doué d’une constitution ni très vigoureuse ni très faible, lequel se mettra à manger des substances qui seraient utiles et fortifiantes pour un bœuf et un cheval, de la vesce, de l’orge, ou tout autre aliment semblable, et à en manger, non pas beaucoup, mais bien moins qu’il ne le pourrait : par cette expérience, l'homme bien portant ne sera exposé ni à moins de souffrances ni à moins de périls que l’homme malade