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de l’ancienne médecine.

qui aura mangé intempestivement du pain ou de la pâte d’orge. Tout cela prouve que, cherché par cette méthode, l’art tout entier de la médecine pourrait de nouveau être découvert.

9. Si les choses étaient aussi simples qu’il vient d’être dit, si toute nourriture forte incommodait, toute nourriture faible accommodait et sustentait l’homme malade et l’homme sain, il n’y aurait pas de difficulté ; car on ne courrait aucun danger à incliner toujours du côté d’une alimentation faible. Mais on commettrait une égale faute, une faute non moins malfaisante à l’homme, si on lui donnait une nourriture insuffisante et au-dessous de ses besoins. Car l’abstinence peut beaucoup dans l’économie humaine, pour rendre faible, pour rendre malade, pour tuer. Toutes sortes de maux sont engendrés par la vacuité, différents, il est vrai, de ceux qu’engendre la réplétion, mais non moins funestes. Ainsi la médecine a bien plus d’une face et exige une précision de plus d’un genre. Il faut donc se faire une mesure ; mais cette mesure, vous ne la trouverez ni dans un poids ni dans un nombre où vous puissiez rapporter et vérifier vos appréciations ; elle réside uniquement dans la sensation du corps. C’est un travail que d’acquérir assez de précision dans le jugement pour ne se tromper que peu