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de l’ancienne médecine.

par les âcretés et les intempéries des humeurs, rentre dans le calme d’une même manière, c’est-à-dire par le mélange et la coction.

19. Autre exemple : les fluxions qui se jettent sur les yeux, ayant des âcretés violentes et diverses, ulcèrent les paupières, excorient, chez quelques-uns, les joues, le dessous de l’œil et toutes les parties où elles s’épanchent, percent même et corrodent la membrane autour de la prunelle. Douleurs, inflammation, chaleur extrême, tout cela dure, jusqu’à quand ? jusqu’au moment où la fluxion s’épaissit par le travail de la coction, et où l’humeur qui s’écoule devient chassieuse. Avoir subi la coction, c’est, pour les humeurs, avoir été mélangées, tempérées les unes par les autres, et cuites ensemble. Quant aux fluxions sur la gorge, qui produisent les enrouements, les angines, les inflammations, les péripneumonies, toutes jettent d’abord des humeurs salées, aqueuses et acres, et c’est alors que croît la maladie ; mais, quand les humeurs s’épaississent par la coction et perdent leur âcreté, alors se résolvent les fièvres et tout ce qui afflige le malade. Car il faut sans doute considérer, comme cause de chaque maladie, des choses telles que cette façon d’être existe avec leur présence, et cesse avec leur transformation en un autre mélange. Donc,