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livres hippocratiques

éclairé et très versé dans la connaissance des livres scientifiques. Il n’a pas pu commettre la grossière méprise d’attribuer à Polybe ce qui était d’Hippocrate ; il connaissait bien Hippocrate, qu’il cite dans un de ses ouvrages. Là où il rapporte le long passage de Polybe sur la dissection des veines, il discute avec beaucoup de soin une question d’anatomie ; et, à côté de Polybe, il cite sur le même sujet un passage de Syennésis de Chypre, dont le nom ne nous a été conservé que par lui, et un passage de Diogène d’Apollonie.

Ainsi Aristote seul nous a appris un fait sur lequel toute la littérature antique a gardé le silence, à savoir qu’un morceau dû à Polybe se trouve dans la Collection hippocratique. D’où vient ce silence ? et comment Aristote a-t-il seul connu cette particularité ? En traitant, dans le chapitre VII, de la formation de la Collection, j’expliquerai ce point important de l’histoire des livres hippocratiques.

Le morceau de Polybe n’est pas le seul qui, dans la Collection hippocratique, n’appartienne pas à Hippocrate. Je ne parlerai pas ici du fragment de Syennésis de Chypre qui est inséré dans le Traité de la nature des os ; car, comme je le ferai voir plus loin, ce traité n’en est pas un, et il ne doit pas subsister. Celui qui me reste à citer est un fragment d’Euryphon qui se trouve presque mot à mot dans le Deuxième livre des maladies[1]. L’identité de ces deux fragments est évidente,

  1. Voici le passage du traité hippocratique : Πελίη νοῦσος. Πυροτὸς ξηρὸς καὶ φρὶξ ἄλλοτε καὶ ἄλλοτε, καὶ τὴν κεφαλὴν ἀλγέει. Καὶ τὰ σπλάγχνα ὀδύνη ἔχει. Καὶ ἐμέει χολήν. Καὶ ὅταν ἡ ὀδύνη ἔχη, οὐ δύναται ἐνορᾷν, ἀλλὰ βαρύνεται. καὶ ἡ γαστὴρ σκληρὴ γίνεται. Καὶ ἡ χροίη πελιδνὴ, καὶ τὰ χείλεα, καὶ τῶν ὀφθαλμῶν τὰ λευκὰ, πελιδνά. καὶ ἐξορᾷ ὡς ἀγχόμενος. Ἐνίοτε καὶ τὴν χροίην πεταβάλλει, καὶ ἐκ πελιδνοῦ ὑπόχλωρος γίνεται.. Voici le passage d’Euryphon dans Galien, t. 5, p. 456, Ed. Bas. : Πελίας πυρετὸς ἴσχει καὶ