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des plus anciens témoignages.

des sentences cnidiennes combattu dans le Traité du régime des maladies aiguës. Si nous exceptons Pythoclès, homme tout-à-fait inconnu, et Homère, source commune où les Grecs puisaient depuis long-temps, on ne voit que des noms fort anciens. Prodicus et Mélissus sont contemporains de Socrate ; Empédocle est plus vieux ; le Livre des sentences cnidiennes, déjà publié deux fois, est attribué à Euryphon, qui est antérieur à Hippocrate. J’ajouterai que le Traité de l’ancienne médecine reproduit avec une fidélité fort grande les opinions d’Alcméon, philosophe pythagoricien, dont l’époque est très reculée. Ainsi, toutes les citations faites dans les écrits hippocratiques sont prises à une littérature antérieure. Ce fait est important dans l’histoire de ces écrits, et il corrobore toutes les preuves que nous avons de leur antiquité.

Si nous passons de ceux qui sont cités dans la Collection hippocratique à ceux qui citent Hippocrate, nous trouvons, dans l’âge qui suit immédiatement, Platon et Ctésias ; eux étaient jeunes lorsque Hippocrate était vieux. Un peu plus tard, Dioclès et Aristote appuient de leur témoignage son nom qu’ils invoquent. Ainsi les auteurs dont il est question dans quelques-uns des traités hippocratiques, et les auteurs qui nomment le médecin de Cos, constituent deux limites entre lesquelles est placée son époque. Si tout renseignement nous manquait d’ailleurs, cette considération nous suffirait seule pour que nous missions cette époque à sa véritable date, et l’on arrive, par ce détour, à confirmer ce que les biographes bien postérieurs, Ératosthène, Soranus de Cos et d’autres, nous ont appris sur le temps où il a fleuri.