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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 2.djvu/10

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avertissement.

examiner quels livres se réfèrent de l’un à l’autre, quels livres ont fait des emprunts à d’autres, quelles modifications ont été apportées dans les règles de l’art, soit que les plus récents aient corrigé les erreurs des précédents, soit qu’ils aient substitué des faussetés à des vérités.

Deuxième règle. — Il faut distinguer les styles ; établir la différence entre le plus ancien et le plus moderne ; et surtout observer comment la signification de chaque mot s’est modifiée, depuis une moindre précision jusqu’à une plus grande, Il faut enfin prendre en considération la différence et le mélange des dialectes.

Troisième règle. — Si une doctrine ou un écrit de tel ou tel médecin est ou cité ou indiqué d’une manière suffisamment claire par d’autres écrivains, ces témoignages ont toujours été considérés comme les premiers et les plus sûrs éléments de toute recherche critique. Mais la plupart en ont mal usé, et ils ont surtout suivi Galien, guide peu sûr, ainsi qu’on le voit par ses variations et ses incertitudes. Ces témoignages sont sans valeur s’ils sont postérieurs à l’âge alexandrin ; mais ils ont une grande importance, plus grande qu’on ne leur en a accordé jusqu’à présent, quand ils sont contemporains de l’école alexandrine, ou même plus anciens ; ils sont cachés soit dans les écrits de Platon et d’Aristote, soit dans les fragments de Dioclès de Caryste, qui a fleuri peu d’années après Hippocrate, soit dans les fragments d’Hérophile, d’Érasistrate et de ceux qui ont suivi leurs traces, et ils ont été omis par les critiques. Mais il faut remarquer que ce mode d’argument prouve seulement que les livres sont antérieurs à ceux qui les citent, mais non qu’ils soient d’Hippocrate, à moins que son nom ne soit ajouté formellement.

Quatrième règle. — Pour connaître l'âge de livres médicaux anciens où il n’est fait aucune mention d’événements historiques, et dont à leur tour les historiens ne