Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 2.djvu/21

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maladies [1]. Il est certain que le Traité des Airs, des Eaux et des Lieux contient quelque chose de très semblable. En effet, Hippocrate y dit : Quand on arrive dans une ville dont on n’a point encore l’expérience, il faut en étudier la position… les eaux… le sol…, le régime des habitants [2]. Il n’y a, non plus, aucun obstacle dans la chronologie ; Euripide mourut en Macédoine en 407. Hippocrate avait alors, d’après le calcul ordinaire, cinquante-trois ans, et son Traité des Airs, des Eaux et des Lieux pouvait être, en 407, publié depuis un assez grand nombre d’années.

M. Petersen ne s’est pas contenté de cela, et il a essayé de resserrer davantage les limites entre lesquelles doit ètre placée la publication de ce livre d’Hippocrate. On lit dans la comédie des Nuées d’Aristophane : Les Nuées nourrissent beaucoup de sophistes, de devins revenus de Thurium, de médecins (ἰατροτέχνας), de gens dont les doigts sont chargés de bagues [3]. Au mot ἰατροτέχνας, le Scholiaste d’Aristophane dit : Il y a en effet des médecins qui ont écrit sur l’atmosphère et les nuées ; les nuées sont aussi de l’eau, il existe un livre d’Hippocrate sur les airs, les lieux et les

  1. Ἀλλὰ ϰαὶ τοῦ ἰατροῦ Ἱπποϰράτους, Ἐπιβλέπειν οὖν δεῖ ϰαὶ ὦρην ϰαὶ χώρην ϰαὶ ἡλιϰίην ϰαὶ νούσους, γράφοντοσς, Εὐριπίδης ἐν ἑξαμέτρῳ τηρήσει φησίν·

                                   Ὅσοι δ’ ἰατρεύειν ϰαλῶς,
    Πρὸς τὰς διαίτας τῶν ἐνοιϰούντων πόλιν,
    Τὴν γῆν τ’ ἰδόντας, τὰς νόσους σϰοπεῖν χρεών.

    (Clemens Alex. Strom. VI, éd. Lugd. Bat., 1616,
    p. 451, éd. Oxon., p. 627.).
  2. Ὅστε, ἐς πόλιν ἐπειδὰν ἀφίϰηταί τις ἧς ἄπειρός ἐστι, διαφροντίσαι χρὴ τὴν θέσιν αὐτέης… ϰαὶ τῶν ὑδάτων πέρι ὡς ἔχουσι… ϰαὶ τὴν γῆν… ϰαὶ τὴν δίαιταν ἀνθρώπων (p. 12 de ce volume)
  3. … Πλείστους αὗται (νεφέλαι) βόσϰουσι σοφιστὰς, Θουριομάντεις, ἰατροτέχνας, σφραγιδονυχαργοϰομήτας (326 et 327). Μ. Petersen croit que Aristophane, en se moquant ici de gens qui avaient une toilette affectée, et en les joignant aux médecins, fait allusion soit à Hippocrate lui-même, qui, suivant