Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 2.djvu/22

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eaux [1]. J’ai rapporté textuellement les paroles du Scholiaste, parce que M. Petersen s'en autorise pour admettre que, Hippocrate ayant, dans ce Traité, non seulement exposé la nature des nuées [2], mais encore cru devoir s’excuser de rattacher la médecine à l’étude des phénomènes atmosphériques, [3] Aristophane y avait fait allusion, et que, la comédie des Nuées ayant été jouée en 424 ou 421, le Traité d’Hippocrate devait avoir paru dans les années précédentes. Mais cette hypothèse, quoique ingénieuse, ne peut se soutenir ; le Scholiaste ne dit nullement, comme on le voit par son texte, que dans l’antiquité on eût rapporté le vers d’Aristophane au livre d’Hippocrate ; et dès lors l’allusion que M. Petersen croit y trouver, n’est plus assez appuyée pour qu’on puisse en argumenter.

M. Petersen pense que le premier et le troisième livres des Epidémies et les Aphorismes ont été composés avant le Traité des Airs, des Eaux et des Lieux. Cela n’est nullement impossible pour le premier et le troisième livres des Épidémies ; mais les Aphorismes me paraissent une composition postérieure. Il suppose que la seconde partie du troisième Livre des Épidémies, c’est-à-dire celle qui est relative à la constitution pestilentielle, a été écrite en Thessalie, l’an 429 ; Hippocrate aurait eu alors trente et un ans. M. Petersen a eu raison de renoncer à voir, dans les maladies décrites durant cette constitution, une affection semblable à la peste d’Athènes ; mais, par une conjecture ingénieuse, il suppose que le lieu où Hippo-

    son biographe Soranus, avait l’habitude de se couvrir la tête, soit à d’autres médecins dont le luxe d’habits est blâmé dans le livre De la Conduite honorable (Περὶ εὐσχημοσύνης).

  1. Καὶ ἰατροὶ περὶ ἀέρων ϰαὶ ὕδατος συνέγραψαν· ὕδατα δέ εἰσι ϰαὶ αἱ νεφέλαι· σύνταγμα δέ ἐστιν Ἱπποϰράτους περὶ ἀέρων, τόπων, ϰαὶ ὑδάτων. Voyez l’Aristophane de Bothe, t. 4, p. 132.
  2. P. 34 de ce vol.
  3. P. 14 de ce vol.