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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/425

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humeurs cuites, estimer les évacuations non par la quantité, mais par l’avantage qu’elles procurent et par la tolérance du malade, et n’user des évacuants au début des maladies aiguës que rarement et lorsqu’il y a orgasme. Quant à l’alimentation, Hippocrate propose pour exemple le cas des athlètes, qui, arrivant par leur régime particulier à un excès de force et d’embonpoint, ont parfois besoin qu’on les ramène à un état de santé plus sûr ; mais il ajoute qu’il ne faut pas pousser trop loin l’atténuation, attendu que, dans ce cas, la restauration devient périlleuse. De là, il conclut qu’une diète trop sévère, dans les maladies qui ne la comportent pas, est mauvaise, et il veut qu’en général on ne pèche pas de ce côté ; toutefois, il est nécessaire d’employer la diète la plus sévère, et quand la maladie est le plus aiguë, et quand elle est à son summum. Un régime humide convient à tous les fébricitants. Pour régler l’alimentation, il faut consulter les redoublements, l’approche des crises, la durée probable de la maladie, l’état des forces, l’habitude ; il faut savoir que la diète est supportée différemment suivant les âges, suivant les lieux : cette portion de la première section est empruntée, dans son ensemble, au traité Du régime dans les maladies aiguës, dont la doctrine y est fidèlement reproduite.

Il est plus difficile de donner une idée de la seconde section. Elle s’ouvre par deux remarques sur le sommeil (1, 2) ; et la première, où est signalé le danger des maladies dans lesquelles le sommeil aggrave le mal, décèle un praticien observateur. L’auteur note différents états, tels que l’excès du sommeil ou l’insomnie, le dégoût ou la faim portés au delà des limites naturelles, la conservation de l’embonpoint ou l’amaigrissement outre mesure dans les fièvres, certaines conditions des parois du bas-ventre et de la région ombilicale, dans les fièvres également, comme étant d’un augure défavorable (3, 4, 28, 35). Les signes précurseurs des maladies n’occupent qu’un très-petit espace ; la lassitude spontanée est indiquée, et Hippocrate fait mention de deux con-