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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/454

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et cette identité ne peut être le résultat d’une faute de copiste. Il faut donc, quelque idée qu’on se fasse de cet aphorisme, admettre que, suivant Hippocrate, du sable déposé par l’urine indique un calcul dans la vessie.

J’ai déjà appelé, t. I, p. 49, l’attention sur cette dissidence entre l’auteur des Aphorismes et celui du livre Des affections internes, et il est difficile de ne pas croire que le second, en écrivant, avait en vue le premier. Les anciens critiques ont regardé le livre Des affections internes comme n’étant pas d’Hippocrate ; et le fait est que le caractère n’en est pas hippocratique. Rien donc n’empêche de voir, dans la phrase que j’ai citée, un blâme adressé directement à Hippocrate, ou à ses livres, ou à ses disciples.

XVI. Aph. IV. 57 : La fièvre qui survient dans le spasme et le tétanos dissipe la maladie. Peut-on admettre que les affections spasmodiques soient susceptibles, en certains cas, d’être dissipées par la fièvre, si elle survient ? C’est une question pour la solution de laquelle je n’ai pas des renseignements suffisants ; cependant, s’il est vrai que la fièvre qui survient dans ces affections est souvent sans aucune efficacité, il est vrai aussi qu’on rencontre dans les recueils quelques observations qui semblent favorables à la proposition hippocratique. Je citerai, par exemple, un cas de tétanos rapporté dans Journal de médecine, t. 26, p. 509, et un autre qui se trouve dans le même recueil, t. 70, p. 428. Dans ces deux cas c’est au moment où la fièvre s’établit que l’affection commence à se dissiper. Sans doute la proposition d’Hippocrate a été suggérée par un plus ou moins grand nombre de cas pareils dont il aura été témoin. Que le fait soit réel en certaines circonstances, c’est ce qui me paraît hors de doute ; mais quelles sont ces circonstances ? quelles sont les affections spasmodiques dont l’état fébrile provoque la solution ? Ces questions ont longtemps paru tranchées par l’aphorisme dont il s’agit, accepté sans restriction ; aujourd’hui nous devons dire que cet aphorisme, s’il ne les tranche pas, les soulève du moins,