Aller au contenu

Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/470

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

σφαλερὴ, l’expérience trompeuse, et par le καιρὸς ὀξὺς, l’occasion fugitive, du premier aphorisme. En médecine, où une expérience ne peut jamais être répétée dans des conditions identiques, l’expérience est exposée à d’inévitables mécomptes ; en médecine, où chaque maladie offre, à certains égards, une expérience nouvelle, l’expérience doit se dégager des perturbations concomitantes et des causes d’erreur. Elle est le seul guide, mais un guide qui a incessamment besoin de s’orienter sur des signes tantôt obscurs, tantôt trompeurs. La variabilité infinie du sujet malade, et l’impossibilité de recommencer sur la même personne un traitement qui s’est mal terminé, donnent un caractère tout particulier à l’expérience médicale ; et ce caractère n’a pu se révéler qu’à un homme qui ne restait pas observateur oisif du cours des maladies. Quant à l’occasion fugitive, à quoi bon prévenir les médecins de la promptitude avec laquelle l’instant favorable passe pour ne plus revenir, s’ils n’avaient pas eu à intervenir par une thérapeutique active ? D’un autre côté, est-ce à son intelligence supérieure seulement, ou bien à des malheurs causés par d’irréparables hésitations, qu’il a dû de concevoir, en médecine, l’importance du temps et l’impérieuse urgence du moment qui s’enfuit ? Toujours est-il qu’il ouvre son livre par cet avertissement solennel, tant l’a frappé la responsabilité des heures perdues ! Et il faut dire après lui que, si partout l’occasion s’échappe sans retour, cependant, elle n’est nulle part plus fugitive que dans les corps vivants livrés au mouvement rapide de la fièvre et de la maladie, et nulle part plus irréparable que dans la pratique médicale, où la mort peut être le résultat de tergiversations intempestives.

APPENDICE.

En faisant des recherches dans les manuscrits, j’ai rencontré quelques potions qui ne sont pas sans importance pour l’histoire littéraire du Commentaire sur les Aphorismes, attribué à Oribase (V. Bibliogra-