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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/471

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phie, p. 447, l. 13). On sait que ce Commentaire n’a été trouvé qu’enfantin. C’est Guinther d’Andernac qui l’a publié pour la première fois. Brassavole et Fuchsius en ont attaqué l’authenticité ; défendue par Bosquillon dans son édition des Aphorismes ; mais Goulin (Journal de médecine, 1785, t. 64, p. 145) a montré, par des raisons péremptoires, que ce livre n’appartenait pas à Oribase ; que sans doute ce n’était pas une traduction du grec, mais qu’il avait été composé en latin. Je ne reviendrai pas sur cette discussion, qui me paraît épuisée ; seulement, Goulin attribuant la composition de ce Commentaire à quelque médecin de l’école de Salerne, qu’il met vers le commencement du xive siècle, je remarquerai que cette conjecture n’est pas admissible, et que le commentaire en question est beaucoup plus ancien. En effet, il se trouve dans les manuscrits latins 7021 et 7027 de la Bibliothèque Royale, lesquels remontent au xe siècle environ.

Je n’ai aucune lumière à donner sur l’auteur de ce Commentaire, mais je crois avoir trouvé une trace du rapport qui l’unit au nom d’Oribase. Celui-ci, par l’ordre de l’empereur Julien, avait composé, sous le titre de ἰατρικαὶ συναγωγαὶ, Collections médicales, une sorte d’encyclopédie extraite des ouvrages des médecins les plus renommés de l’antiquité, ouvrage fort important et dont malheureusement une bonne partie a péri. Il l’avait dédié à Julien ; voici le commencement de cette dédicace : « L’abrégé que votre divinité m’avait commandé, empereur Julien, lorsque nous séjournions dans la Galatie d’Occident (les Gaules), et qui ne comprend que les écrits de Galien, a été exécuté conformément à vos intentions. Cet ouvrage ayant obtenu votre approbation, vous m’avez chargé d’un autre travail ; à savoir de rechercher et de réunir en un corps d’ouvrage tout ce que les meilleurs médecins ont écrit de plus important et tout ce qui importe au but de la médecine (XXI Medicorum Græcorum opuscula, éd. Matthæi, p. 4. Mosquæ 1808), » Plus tard, Oribase fit, sous le titre de Synopsis, un extrait, en 9 livres, de ses Collections médicales, lequel n’a pas été publié en grec. Il s’exprime ainsi dans la première phrase : « Le très-divin empereur Julien ayant jadis ordonné de réunir tout ce que les meilleurs médecins ont dit d’utile et de nécessaire pour la possession de la santé, j’ai fait avec zèle cette collection en 70 livres (Κελεύσαντος Ἰουλιανοῦ ποτε τοῦ θειοτάτου αὐτοκράτορος συναγαγεῖν μὲν τῶν ἀρίστων ἰατρῶν [τε] ὅσα χρήσιμα καὶ ἀναγκαῖα πρὸς τὴν κτῆσιν τῆς ὑγείας, προθύμως συνήγαγον ἐν ἑβδομήκοντα βίβλοις, ms. 2188). La Bibliothèque Royale possède un manuscrit très-beau et très-précieux par son antiquité (du 7e ou 8e siècle), qui renferme une traduction latine du Synopsis d’Oribase. La première phrase y est ainsi traduite : Ex jussione divi Juliani imperatoris collecti sumus probatissimi medici septuaginta et duo, et ex omnibus libris medicinalibus residentes (recidentes ?) quæ utilia essent sanitati, omnes (omnia ?) retractavimus bolumina (sic), ex quibus septuaginta edidimus libros (ms. latin 621, suppl.). Ainsi