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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/663

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l’enfance, et par là il est d’accord avec le Serment et le dire de Platon, qui montrent l’enseignement médical se transmettant des pères aux enfants. On remarquera la plainte exprimée touchant le défaut de police médicale : les cités n’avaient prononcé aucune peine contre ceux qui étaient médecins de nom, sans l’être de fait. On peut croire dès lors que prenait qui voulait le titre de médecin, et on comprend combien les familles médicales et les individus qui y étaient incorporés par serment et engagement {8ρ>ίος κα συγγραφή), apprenant régulièrement leur profession, devaient tenir à se séparer de cette tourbe.

Enfin le caractère médical y perce, et une phrase révèle le médecin judicieux qui, plus d’une fois, avait vu l’impéritie aux prises avec les difficultés des maladies. « L’impéritie, dit-il, nourrit la timidité et la témérité ; la timidé décèle l’impuissance, la témérité décèle l’inexpérience. » Ceci est un trait saisi avec justesse. L’impuissance est timide, l’inexpérience est téméraire ; de sorte que le médecin, ne sachant la limite ni de ce qui est possible ni de ce qui est impossible, pèche par un excès tantôt de timidité, tantôt de hardiesse. Ce que je signale ici porte certainement la marque médicale ; et, de fait, une marque de ce genre se manifeste dans tous les ouvrages arrivés jusqu’à nous sous le nom d’Hippocrate[1] : on y reconnaît toujours des médecins habitués à la pratique, familiarisés avec toutes les conditions de leur profession, imbus des sentiments et des idées qu’elle inspire, des médecins, pour me servir de l’expression même de la Loi, non pas seulement de nom, mais aussi de fait. Ceci soit dit pour l’authenticité générale de la Collection.

Je voudrais que, grâce à ces brefs rapprochements, notre opuscule, qui se recommande d’ailleurs par l’élégance du style, ne passât pas inaperçu.

  1. Il faut exclure, bien entendu, les pièces manifestement apocryphes : Lettres, Décret, Discours.