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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/697

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fébriles, en tant du moins qu’il s’agit de leur marche, de leur terminaison et de leurs signes. C’est un essai de physiologie pathologique, et à ce titre l’essai est remarquable ; il l’est encore en ceci que le choix a été heureux, et le groupe des maladies aiguës fébriles est peut-être celui qui se prêterait le mieux, encore aujourd’hui, à une étude nouvelle du même genre, mais où entrerait alors la considération de l’état anatomique des organes, de l’état chimique des humeurs.

La pathologie a pour tâche de grouper à fur et mesure, sous des chefs de plus en plus généraux, les phénomènes qui sont de son domaine ; en d’autres termes, l’objet qu’elle poursuit est celui-ci : Étant donnée une action perturbatrice quelconque, qui s’exerce sur le corps vivant, déterminer quels effets doivent s’en suivre. Or, ce résultat ne peut être obtenu qu’autant que les phénomènes pathologiques cessent d’être isolés et viennent se ranger en des groupes dont les lois soient connues. Il serait superflu de dire combien la pathologie est loin de cette limite idéale ; mais elle y doit tendre, et y tend en effet, appuyée sur le seul guide auquel elle puisse se fier, la physiologie. C’est aussi par sa physiologie qu’Hippocrate a été conduit à tenter, comme il l’a fait, de systématiser une part déterminée de sa pathologie. La crâse étant admise ainsi que la coction chargée de réparer les désordres qui surviennent, on en dut conclure qu’à une perturbation de même nature répondait une coction qui avait aussi même nature, même procédé, même cours. Or, la maladie fébrile aiguë est une perturbation qu’on peut, indépendamment des formes qu’elle revêt, des causes qui la produisent, des foyers dont elle part, considérer comme essentiellement identique ; et dès-lors, il s’est présenté naturellement à l’esprit de tracer le tableau non plus d’une fièvre ou d’une pleurésie, mais de toute une classe d’affections dont il s’est agi de déterminer les lois. Certainement, Hippocrate a suivi une déduction semblable, et il a eu là une de ces inspirations où le sens