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ÉPIDÉMIES.

comme apocryphe, plus récent que les autres et interpolé ; le cinquième n’est pas du grand Hippocrate, fils d’Héraclide, mais d’un autre Hippocrate moins ancien et fils de Dracon ; le deuxième, le quatrième et le sixième sont attribués par les uns au fils d’Hippocrate, par d’autres à Hippocrate lui-même ; toutefois on ne les regarde pas comme ayant reçu une rédaction définitive pour être publiés en Grèce, mais comme de simples notes commémoratives. Quelques-uns, et ils me semblent posséder à fond la substance des Épidémies, pensent que ces cinq livres ont été rédigés par Thessalus et que les deux autres l’ont été par le grand Hippocrate, et que c’est pour cela qu’ils ont été inscrits sous le titre de Livres de la petite table[1]. Évidemment Thessalus avait réuni tout ce qu’il retrouva des écrits de son père, pour qu’ils ne périssent pas ; mais des sept livres des Épidémies il n’y a que le premier et le troisième qui soient généralement reconnus comme étant du grand Hippocrate lui-même. » Ailleurs[2], il déclare que le premier et le troisième livre seulement ont été rédigés par Hippocrate pour être publiés (πρὸς ἔκδοσιν).

Galien avait également reconnu l’affinité que ces deux livres ont entre eux : il les réunit toujours dans ses explications, et il dit[3] : « De même que le premier et le troisième livre sont non seulement attribués à Hippocrate par ceux qui en jugent sainement, mais sont regardés comme ayant entre eux une grande connexion, de même je pense qu’on peut rapprocher le second, le quatrième et le sixième qui sont regardés comme ayant été rédigés par Thessalus d’après des notes retrouvées sur les peaux (διφθέραις) ou sur les tablettes de son père, auxquels il a ajouté plusieurs observations de son propre fonds[4], tandis que le cinquième et le septième ne me paraissent pas du tout dignes de l’esprit d’Hippocrate. Je serais même porté à avoir le même sentiment sur le quatrième, si quelques-uns ne le regardaient comme rédigé par Thessalus. »

  1. C’était ainsi que les bibliothécaires d’Alexandrie intitulaient les livres mis en réserve par eux comme étant authentiques et précieux.
  2. Com. I, in Epid. II, texte 1, p. 313. — Il dit quelques lignes plus haut que le premier et le troisième livre sont dignes de la doctrine et de la gloire d’Hippocrate, et qu’ils renferment beaucoup de choses très utiles, vraies, et servant à la recherche aussi bien qu’à la connaissance de la médecine. — Cf. aussi Com. III, in Epid. III, texte 1, p. 648 ; Com. I, in Epid. VI, in proœm., p. 796 ; Com. III, in lib. de Articul. (Foës, in Morb. pop. prœf.) ; et de Comate, p. 655, t. VII.
  3. De Respir. difficult., III, 1, t. VII, p. 890.
  4. D’autres après lui ont imité son exemple, dit Galien, Com. I, in Epid. VI, in proœm., p. 796.