Page:Hippocrate - Oeuvres choisies, trad Daremberg, 1844.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
250
ÉPIDÉMIES.

abondantes. Nul ne fut dans le cas d’avoir des rechutes ; ils mouraient le sixième jour dans la sueur. Mais chez les phénétiques, tous les symptômes qui viennent d’être énumérés ne se montraient pas ; le plus souvent la crise avait lieu le onzième jour ; elle arrivait aussi le vingtième jour quand le phrénitis ne se déclarait pas dès le début, mais au troisième ou au quatrième jour ; ceux qui étaient assez bien pendant cette première phase de la maladie, arrivaient au septième jour, à la période la plus aiguë de la maladie. Il y eut donc beaucoup de maladies, et parmi les malades on vit surtout mourir les adolescents ; les jeunes gens ; les hommes d’un âge mûr ; ceux qui avaient la peau glabre, ceux qui l’avaient un peu blanche ; ceux qui avaient les cheveux roides ; ceux qui les avaient noirs ; ceux qui avaient les yeux noirs ; ceux qui vivaient dans la mollesse et l’oisiveté ; ceux qui avaient la voix grêle ; ceux qui l’avaient rauque ; les bègues ; ceux qui étaient violents. La plupart des femmes qui présentaient ces conditions succombèrent. Dans cette constitution, les malades étaient surtout sauvés par quatre signes ; en effet, s’il survenait une hémorragie du nez, ou par la vessie un flux d’urines copieuses et déposant un sédiment abondant et louable, ou des perturbations du ventre avec des selles bilieuses apparaissant au temps convenable, ou des accidents dyssentériques [on guérissait]. Chez le plus grand nombre, la crise ne se fit pas par un seul de ces signes, mais il fallut passer par tous les quatre à la fois, et paraître en très grand danger ; néanmoins, tous ceux qui passèrent par ces accidents réchappèrent. Tout ce que je viens de décrire arrivait aussi chez les vierges et chez les femmes. Toutes celles chez qui un de ces phénomènes se montra convenablement, ou chez qui les règles coulèrent abondamment, guérirent, et la maladie se jugea ; je ne sache pas qu’il en soit morte une seule de celles chez qui les choses se passèrent bien. La fille de Philon eut une hémorragie abondante ; mais le septième jour, ayant pris intempestivement le repas du soir, elle mourut. — Chez ceux qui, dans les