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LIVRE I.

chez presque tous il y eut des perturbations du ventre qui amenèrent des selles ténues et bilieuses ; chez beaucoup d’autres, la maladie, après tous les phénomènes critiques, aboutissait à une dyssenterie, comme chez Xénophanès et chez Critias. [Il y en eut qui rendirent] des urines abondantes, aqueuses, limpides, ténues, même après la crise, lorsqu’il s’était précipité un sédiment, et après que tous les autres signes d’une crise salutaire s’étaient manifestés ; et je vais indiquer les malades à qui cela arriva, ce furent Bion, couché chez Silénus ; Cratia, chez Xénophanès ; le fils d’Aréton ; la femme de Mnésistrate ; à la suite de cela, tous furent attaqués de dyssenterie. Serait-ce parce qu’ils rendirent des urines aqueuses ? c’est ce qu’il faudrait examiner. Vers le lever d’Arcturus, il y eut, chez plusieurs, des crises le onzième jour, qui ne furent pas suivies de rechute, comme on pouvait rationnellement le craindre. Les malades tombaient alors dans un état comateux, surtout les enfants, et ce furent ces derniers qui moururent le moins.

9. Les causus régnèrent depuis l’équinoxe d’automne jusqu’au coucher des Pléiades, et durant l’hiver. Un grand nombre de malades devinrent alors phrénétiques, et ils moururent pour la plupart. Dans l’été, il y eut aussi quelques cas de phrénitis. Les causus qui devaient être funestes se reconnaissaient dès le commencement aux signes suivants : Dès le début, fièvre ardente ; petits frissons ; insomnie ; agitation ; soif ; nausées ; petites sueurs au front et aux clavicules ; jamais de sueur générale ; divagations notables ; frayeurs ; découragement ; froid aux extrémités, aux pieds, mais surtout aux mains ; paroxysmes aux jours pairs. Chez la plupart, au quatrième jour, il survenait de grandes douleurs, des sueurs ordinairement froides ; les extrémités ne pouvaient se réchauffer ; elles étaient livides et froides ; il n’y avait point de soif. À ces symptômes, s’ajoutèrent des urines noires en petite quantité et ténues. Le ventre était resserré. Il ne survint d’hémorragie du nez chez aucun de ceux qui étaient en proie à ces accidents, ou elles étaient très peu