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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/106

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UN VIEUX BOUGRE

monde et, des hauteurs bleues, ses rayons éclatants et chauds versaient la gloire et l’énergie en aumône à la terre.

— Penser que l’père Gaspard est p’t-êt’mort là d’dans ! dit Loriot-Moquin.

Sa femme le tira par son tablier de cuir :

— Un mort… c’est un mort, Loriot… et s’agit point d’pérorer quand y a un’pair’de ch’vaux à ferrer… On t’espèr’pour ça… Et j’viens t’chercher !…

— Gaspard… c’était Gaspard, faut ben l’ dire ! prononça-t-il, d’un ton significatif ; et il se laissa emmener, docile, poursuivant l’éloge du vieux Michel.

Les derniers mots du maréchal avaient réveillé la mémoire, chez ces hommes et ces femmes. On en voyait, le menton sur le poing, méditer profondément. Des villageoises, certaines rougirent. L’une s’essuya la bouche avec dégoût, du revers de ses deux mains ; d’autres, leur front se plissait ; et, toutes, elles paraissaient subir le même malaise. Elles écoutèrent en silence celui qui avait rappelé le meurtre du père Fouan, narrer les exploits de Gaspard,