s’étourdit de phrases, afin d’échauffer son imagination. Dans une période vraiment oratoire. il hurla :
— Tant qu’au Gaspard… j’veux l’voir mort… pour y dire quand mêm’ma façon d’penser d’ses sal’tés !… Et s’y n’était point mort… ça, ma bonn’femm’, ton Loriot s’payera su’la bête, si tant vieill’qu’a soye !…
La nuit pesait sur le village, quand le maréchal sortit de chez lui. Mme Loriot-Moquin le suivait, chargée d’un lampion jaune aux armes des Romanoff. Ils allèrent à pas de loup. D’un effort puissant de son épaule, le mari outragé enfonça la porte de la maison de Gaspard. Mme Loriot-Moquin claquait des dents, sous les étoiles.
— Vas-tu v’nir, avec la camouf’, bon sang d’bois ! ordonna son maître légitime.
Elle surmonta une horreur indicible pour obéir et elle entra, marchant de côté pour ne rien voir de ce qu’éclairerait la lanterne impériale qu’elle avançait, d’une main tremblante dorée par le rayonnement de la flamme.