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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/121

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UN VIEUX BOUGRE

Chez la plupart, il y avait une arrière-pensée de lucre. Les deux cabaretiers du lieu se mesuraient du regard, jaloux irréductibles entre qui la trêve consentie va finir. Songeant à ce qu’elles diraient, les femmes dont le vieux Michel avait abusé, ressentaient un certain orgueil, de la pudeur, et un trouble physique énervant.

— On peut pas rester comm’ça sans savoir ! protesta l’une d’elles.

Mme Loriot-Moquin rallia la majorité des commères :

— Y a qu’à aller voir… c’est pas malin !

Et, la cernant, elle qui avait la chair abondante, le menton poilu, un port glorieux, elles couvrirent la largeur de la route, avançant en ligne, la démarche oscillante comme celle des oies qui les précédaient, et s’affolèrent, après quelques pas, au tapage que menait la marmaille.

Des hommes suivirent. Les plus sages, imitant Loriot-Moquin et le facteur, transportèrent au cabaret leur soif de vérité.

— Et quand ils auront vu la porte fermée,