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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/134

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UN VIEUX BOUGRE

Mlle Rubis avaient de pénibles intimités. Elle lui reprochait d’avoir obéi à l’ancien comme un enfant, de ne pas la soutenir dans les débats qui s’élevaient et, par suite, de la subordonner à une sœur qu’étant l’aînée, elle avait toujours tenue sous son égide.

Michel n’écoutait point, abîmé dans un songe douloureux. Elle s’emportait alors, l’accusant de veulerie, et elle déplorait sa liberté de naguère avec l’exaltation d’une vraie captive :

— Sans toi, j’en serais pas à me d’mander comment j’vivrai d’main… J’avais mon travail… et j’aurais pu trouver des amants riches aussi !

À la fin, elle envisageait la face morale de la situation et elle accablait l’homme silencieux :

— Mais tu crois donc qu’c’est du prop’de viv’comme on vit !… Ah ! ça s’passe en famille, y a pas d’erreur !… Mais on a l’air de quoi, dis ?… aux yeux du monde !…

Il patientait, étant très malheureux et parce qu’il avait pitié d’elle dont l’amour ne lui suffisait plus. Les champs, son village pareil à