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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/205

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UN VIEUX BOUGRE

Et j’y aurais dit, à Gaspard, qu’c’est pas d’son âge, des conduit’s pareilles !… Veux-tu l’savoir, mon homm’ ?… Ben, il est pire qu’un cochon… et y nous mang’ra not’bien… qu’on n’aura s’ment p’us un carré d’terre à soi… et qu’y faudra r’commencer à s’gager chez, l’s autr’s !… Il est pire qu’un cochon, que j’te dis !…

Soigneusement, le boiteux suspendit sa pipe pleine de cendre au râtelier, et il répliqua :

— La mère, il est quand même le père… et c’est pas d’vant not’garçon qu’y faut y manquer d’respect !…

— Du respect… à ça !

— Y a à dire su’son compte… mais y a aussi la manière… Sur ce, j’vas au champ, ma femme !…

Comme elle lui donnait son bâton de route et son chapeau, il proposa :

— Viens-tu, Michel ?… Ça t’changera les idées…

Elle observa son fils qui se levait d’un mouvement paresseux.

— J’ai à y causer, au p’tit… dit-elle.