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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/209

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UN VIEUX BOUGRE

ton père, avec ses idées en r’tard sur tout, jamais y n’voudra parler à Gaspard… Et si on lui fait pas entend’raison, Dieu sait où qu’on ira !… Des femelles comm’ça, ça mange tout par où ça passe… Mais puisque t’es pris à la peau, toi aussi…

— J’m’en fous, que j’te dis ! cria Michel en frappant sur la table.

— J’te crois pas, mon pauv’petit… T’en as gros su’l’cœur…

— Ah ! alors, si tu sais mieux que moi !… Tiens, j’vas r’trouver l’père, à c’te heure… j’suis d’mauvais poil… et j’voudrais point t’manquer…

Déjà, il avait dégagé du banc une de ses jambes. La mère le tira par sa blouse :

— Ben, j’te crois à présent… Et v’la c’que j’ai à t’dire : y a six cents francs, là… six cents !… en beaux louis d’or…

Elle agitait son bras, l’index rigide, montrant l’horloge au coffre roux :

— C’est d’l’argent, six cents francs !… Un peu plus, ton père l’aurait porté à Gaspard… Bois donc un coup, p’tit gas ?…