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UN VIEUX BOUGRE

Tout s’apaisa autour de lui, et il regarda, lentement. En face, une lueur vibrait au ciel. La flèche de Chartres donnait un sens mystique à cette réverbération de l’éclairage citadin.

— Ah ! sûr… comme j’étais… j’ l’aurais tué !… et Rubis tout comme… Ah ! bon Dieu ! murmura-t-il.

Il redressa le torse et il s’assit sur les talons.

L’odeur du sol et de la paille l’attendrissait. les larmes coulèrent le long de ses joues et il en goûtait le sel, comme quand il était tout petit et qu’on l’avait battu. Le temps, les visages, les actes, confondus dans une impression de sérénité parfaite, il écoutait vivre la terre et il l’aimait, pour la servitude même qu’elle exige. Il en pétrissait une motte, avec la joie de la sentir grasse et de provoquer son parfum plus fort. Il se leva, meilleur et très doux. D’un regard circulaire, il embrassa l’étendue pour s’orienter. Il attendit, par respect du calme nocturne et par crainte de perdre sa tranquillité bonne. Enfin, il se mit en route, guidé par le dernier feu du village, le plus