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UN VIEUX BOUGRE

Gaspard la fixa de ses prunelles dures et décolorées :

— J’ai l’air qui m’ va quand on m’ fait tort… Faut m’ répond’ tous les deux, sans finasser… L’ vieux r’nard connaît les tours des p’tits… et les r’nardeaux n’inventent rien, même quand ils ont pris d’ la taille…

— Parlez l’ père… On s’expliqu’ra et y a rien pour vous mécontenter d’ not’ part…

— J’aime pas les bouches en miel…

Ayant dit, il frappa le banc, de son bâton ferré, et il questionna, la face agressive :

— Qui c’est qui m’espionne ici ?…

Leurs protestations firent éclater sa colère terrible :

— Fait’s pas d’ manigances, puisque j’sais tout !… J’ai trouvé l’ gamin, c’te nuit !… Ah ! tu t’ cach’s la figure, la femme !… c’est toi !…

Elle recula, devant le bâton qui pointait à hauteur de sa tête.

— Quoi donc qu’ t’as fait ? demanda le boiteux.

Gaspard répondit pour elle :

— Y a qu’elle m’espionne, la vieille sang-