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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/226

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UN VIEUX BOUGRE

Dès l’aube, Gaspard cogna aux volets. Ses appels tonnants émurent la maison. Michel, le père, qui était levé, alla ouvrir en boitant.

— Bonjour, l’ père… On aura belle journée ! annonça-t-il, clignant des yeux vers le disque blanc du soleil.

L’aïeul répondit durement :

— La journée s’ra belle selon chacun… Faut qu’on s’explique ici !…

La femme, en arrivant, voulut le débarrasser de son bâton noueux :

— L’ bâton va m’aider à causer, ma fille.

Il renvoya Michel, qui descendait, la figure inquiète :

— Toi, gamin, file !… J’ai à causer avec tes vieux… Après ça s’ra ton tour… Va chez moi voir les femmes… Va ! que j’ te dis…

Le mari regardait sa femme ; celle-ci, ses doutes de la veille la reprirent, à voir son fils se soumettre au commandement de l’aïeul avec une telle humilité :

— Qu’est-c’ qui vous amène si tôt, l’ grand-père… et avec cet air-là ?