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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/241

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UN VIEUX BOUGRE

— On peut bien s’ causer entre jeunes gens… y a pas d’ mal…

— Hébé ! ben sûr ! approuva Roubeau.

Il avança de trois pas, frottant ses paumes à son pantalon, de côté, les doigts ouverts ; et il prit un tabouret qu’il posa près d’elle.

— Comm’ ça, ici, c’est chez l’ père Gaspard, dit-il en s’asseyant.

Elle ne sentit pas le grotesque de cette constatation. Roubeau se cura les ongles de la main gauche avec la droite, et il nettoya ensuite ceux de la droite avec la gauche :

— Ah ! y en a des histoir’s, su’c’ vieux-là !… et on les sait pas toutes encore !…

Mlle Youyou l’entendait à peine. Elle respirait difficilement, à cause d’une contraction nerveuse de son gosier et elle éprouvait la même angoisse qu’au chant des cloches, à l’angélus, lorsque toutes les églises vêtues de soir et la cathédrale de Chartres encore dorée lui rappelaient, des quatre vents de la plaine, ses croyances inutiles et ses illusions mortes.

Elle devinait le désir de ce gars fruste et