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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/256

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UN VIEUX BOUGRE

Cependant, Mlle Youyou éternua et les rideaux en frémirent.

— Dieu vous bénisse ! souhaita son amant, qui l’eût envoyée au diable.

— Nom de Dieu ! hurla Gaspard.

Il vida le contenu de la bouilloire dans sa poche et il ajouta :

— On m’espionne encore… pour m’voler… Ah ! bon sang !… Si c’est toi, Youyou, faut avancer et m’répond’ !…

Elle laissa Roubeau qui la suppliait de demeurer et l’avait jusqu’à la fin retenue par sa jupe. En descendant du lit :

— Ah çà ! on n’peut donc p’us même dormir ! se plaignit-elle.

Gaspard lui saisit les poignets et il la secoua :

— Dormir !… Tu m’espionn’s, que j’te dis !… pour m’voler mon argent !…

— Vous êtes fou !… Vous m’fait’s mal !… Ah ! faut m’lâcher, voyons !…

— Prouve-le, qu’tu m’espionnais pas, garce !

En vain elle se débattait, il serrait plus fort, à rompre les bras frêles. La douleur possédait Mlle Youyou au point qu’elle ne criait plus.